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  • Photo du rédacteurÉmilie

Nous ne sommes pas nos émotions

Si je m’approprie la célèbre citation de Jean-Paul Sartre, c’est pour vous parler de quelque chose qui me taraude depuis quelques semaines, fascinée que je suis par les élections et par comment la colère (légitime) et la peur (de la différence et de l’inconnu) d’un grand nombre pourrait nous faire glisser vers un état fasciste.





Nous sommes à l’aube d’un second tour historique, et je n’ai jamais vu autant de personnes guidées par leurs émotions, et notamment la colère, pour prendre une décision qui va impacter des millions de personnes, elles incluses.


Toutes nos émotions sont légitimes. Parce qu'elles ont toutes un message à nous transmettre.


Pendre une décision importante - d’autant plus quand elle n’engage pas que nous - ne doit pas se faire sous le coup de la colère, ni de la peur ou de la tristesse.


Notre mental est alors influencé, voire manipulé par nos ressentis ; et notre lucidité en pâti. Sans oublier les biais cognitifs que nous avons toutes et tous et dont nous n'avons pas toujours conscience, qui engendrent parfois des erreurs de jugement sur des bases irrationnelles. Par exemple : "voter pour une fasciste pour faire advenir le chaos et l'accélération des lendemains révolutionnaires chantants"*


On a toutes déjà dit ou fait des choses sous le coup de la colère qu’on a regretté ensuite. Et ça nous arrivera certainement encore (moi et ma colère chronique on sait de quoi on parle. Je vous partage d'ailleurs un exemple peu glorieux plus bas dans cette lettre.)


Prendre une décision nous engage ; elle reflète nos valeurs profondes.


C’est là que nos émotions jouent un rôle intéressant : elles vont nous aider à mieux comprendre nos besoins et nos limites, et c’est en les écoutant et en faisant un travail d’introspection qu’on va pouvoir aiguiser nos valeurs. Et agir en cohérence avec elles.


Je vous propose donc une session de journaling spécialement dédiée à vos valeurs et aspirations profondes, autour de la question du collectif. En espérant que cela éclairera les personnes indécises pour dimanche (et pour les législatives).


Qu'est-ce notre colère et notre peur ont à nous dire ?


Derrière la colère il y a souvent un besoin d’affirmation, de reconnaissance, d’être écouté.e, elle peut être provoquée par un manque de respect (envers nous-même ou nos valeurs). Elle peut aussi être le signe d’un besoin de changement.


Derrière la peur, se sont les besoins de protection, de sécurité, d’anticipation et de préparation qui créé ce ressenti.


Ce n’est pas en étant l’esclave de nos émotions que nous sommes nous-même. C’est en leur donnant toute l’écoute nécessaire, pour les regarder avec honnêteté et agir en étant aligné.e avec nos aspirations profondes et notre éthique.


Personnellement, quand je vois mon humeur changeante et mes excès de colère s’intensifier, je sais qu’il est temps pour moi de me reposer, d’ajuster quelque chose dans mon quotidien ou dans une relation. Ou alors c'est que je suis en plein syndrome pré-menstruel (vous saviez qu’il devenait plus intense en vieillissant ? La vie est vraiment injuste).


Journaling pour aligner ses choix sur ses valeurs


Voici une liste non exhaustive de valeurs liées au collectif :

Compassion, autorité, paix, justice sociale, respect, responsabilité, sécurité, solidarité, mérite, tradition/conservatisme, progressisme, insoumission, égalité, ordre, liberté, individualisme.

  • Que signifie pour toi être citoyen.ne ? Le collectif ?

  • Parmi les valeurs ci-dessus, sélectionne les trois plus importantes pour toi.

  • Pour chacune, détaille pourquoi elles sont prioritaires selon toi.

  • Dans la vie et dans tes actions, comment es-tu en cohérence avec elles ?

  • Au contraire, t’arrive-t-il de ne pas les respecter ? Je te partage un exemple personnel peu glorieux pour te mettre à l’aise : le respect est une valeur fondamentale pour moi. Notamment des personnes vulnérables comme les enfants ou les âgées. Pourtant, dans la rue, je peux montrer des signes d’agacement quand je me retrouve bloquée et que je suis mal lunée. Je me déteste tellement après, c’est si nul de faire ça. Je me soigne, promis.

  • Comment peux-tu davantage incarner ses valeurs au quotidien ?


Merci de m'avoir lue, je vous souhaite une belle session de journaling. J'échangerai avec plaisir comme d'habitude donc n'hésitez pas à répondre à cette lettre, qui vient du coeur.


* Ceci est un extrait de ce post d'analyse du "débat" du second tour de mercredi. S'il n'y a qu'une info à lire sur le sujet avant de voter dimanche, c'est celle-ci : https://www.instagram.com/p/CcnDBbijdAr/

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